#Abujaserie – Chronique 4 – Octobre à Abuja – Citrouilles et Dinde

How you dey?! Me revoilà devant mon écran sirotant un jus d’ananas fraîchement pressé assise sur la terrasse d‘un charmant café que j’ai récemment découvert, avec un fond de musique de Noël savourant pleinement notre premier brunch dominical Abuja style. (J‘ai finalement repris le clavier deux semaines plus tard en ce dimanche après-midi, après une autre tentative échouée hier puisqu’il y avait une chicane d‘oiseaux, plutôt une bataille de gang de rue autour de la maison!, qui me coupait l‘inspiration!) (Note aux lecteurs: j’aime bien commencer mes textes en vous décrivant le contexte, ça vous laisse imaginer où je suis)

Premier automne ici où je n’ai pu admirer le feuillage automnal (les feuilles de palmiers orangées-asséchées ne comptent pas) ni profiter de mes activités chouchous de ma saison préférée (cueillette de pommes exclus). Donc pas besoin de vous dire que durant ces dernières semaines, j’avais – j’ai – un mega craving de citrouilles (pumpkin spice latte inclus).

Donc grâce à ce FOMO feeling (fear of missing out) et mon craving, j’ai eu la charmante idée d‘inviter 20 nouveaux collègues & amis à la maison pour une dinde de Thanksgiving canadien. Oupelai! On a failli servir notre coulis de canneberges en canne & et notre farce de choux-fleurs sur une pizza pepperoni fromage… En cette période de gratitude et de réjouissance à quelques jours des fêtes, permettez-moi de vous raconter notre dindegate!

Les invitations lancées au bord de la piscine et le lundi matin au boulot, tous excités, nous entrons en mode planif et surtout en mission TDPC – aka. Trouvons la Dinde au PC! (Note aux lecteurs: non, y’a pas de President’s Choice ici).

Nous faisons donc appel à la famille de Jay pour un tuyau, et trouvons un fournisseur de viande à Jos (au nord d‘Abuja). Le monsieur nous dit qu‘il a des dindes de 10kgs et qu‘il pourra nous livrer la nôtre sans problème jeudi midi. C’est un habitué des thanksgivings américains nous rassure-t-il. C‘est parfait! Nous en profitons aussi pour commander du bacon, car hélas ça court par les épiceries à Abuja (avis aux Ketophiles qui viendront nous visiter).

Donc la semaine passe, nous faisons la tournée des épiceries pour essayer de trouver notre liste d’ingrédients clé de l’Action de grâce, genre des canneberges congelées, hélas sans succès – je dois donc me contenter de la canne de sauce aux canneberges. Pis moi et mes idées de recettes santé, à 10-12$ le petit chou-fleur fané ça va faire cher la purée et la farce, mais pfff y’a rien de trop beau pour notre première dinde!

Nous sommes déjà si fiers d’avoir une dinde! Particulièrement après avoir entendu les aventures d’une collègue avec sa dinde de Noël l’an dernier, qui vont à peu près comme suit: D’abord, elle demande à sa nounou d’aller au marché acheter la dite dinde. Celle-ci revient… avec la dinde… coupée en morceaux… En voyant la face surprise de ma collègue, la nounou s’exclame: Oh sorry! I got it now. You want a whole turkey. Elle retourne donc au marché et cette fois-ci revient dans la maison les mains vides. Ma collègue lui demande alors où est la dinde? La nounou, toute souriante, lui répond: Ma’, I found a whole turkey this time!… Come with me in the backyard…

Pouhahahahaha… donc la nounou avait ramené une dinde entière et bien vivante à la maison. Ils ont nourri la dinde pendant 2-3 jours avant le souper de Noël. Je vous laisse imaginer la suite… #Abujaserie

Donc revenons à notre dindegate. Le mercredi soir, le monsieur de Jos nous envoie un message tout bonnement pour nous dire qu’ils n’ont pas de bacon et que la dinde finalement sera de 7kg. Euh c’est parce que nous serons 20 à table… ça marchera pas! Surtout qu’on sait pas dans quel état elle arrivera… Panique!!

Nous passons quelques coups de téléphone pour trouver une alternative. Ici, tout fonctionne par contact, même pour une dinde! Magie (ou voodoo)… Quelques heures plus tard, le même monsieur de Jos nous rappelle et nous dit de lui laisser jusqu’à demain pour nous trouver une plus grosse dinde. Je me demande alors si je pourrais juste pas prendre les 2-3 poules qui supervisent le stationnement au boulot et les coller ensemble… 15h45 le lendemain (jeudi), monsieur de Jos nous annonce qu’il a trouvé – je sais ben pas où – une dinde d’environ 12kgs (difficile à dire avec le plumage). Il l’abattra, et nous la livra demain midi, la veille de notre souper. Un peu serré, mais nous prenons une chance – Lachance du débutant, puisque cela sera notre première dinde dans nos fourneaux. Anyways, c’est pas comme si y’avait ben des pushers de dindes dans le coin. À ce stade-ci, nous souhaitons juste que ce soit véritablement une dinde (et non un raton-laveur déguisé) et qu’elle fit dans la rôtissoire que nous avons achetée spécialement pour l’occasion.

Vendredi midi, notre dinde fait enfin son entrée…. remarquable disons! Elle est siii énorme!!! Un peu plus, pis on doit la bouger à quatre mains… 24h de planif et marathon culinaire s’ensuivent. Selon les bons conseils de Ricardo, nous choisissons de lui donner un bain salé. Le hic c’est que nous sommes un peu décalés dans notre timing parce que cette soirée là nous allons voir TuFace, mon tout premier chanteur nigérian et interprète de ma tune African Queen – donc évidemment un spectacle que je ne peux manquer.

Nous lui donnerons donc un bain de minuit… pour finalement rentrer vers 3h du mat… On trempe donc l’animal et allons nous coucher que quelques heures.

Fast forward au lendemain soir, outre quelques peurs et péripéties du genre 1) le four ne fonctionne pas 2) les pattes ne rentrent pas dans le four 3) va-t-elle être cuite avant 19h ou mangerons-nous à 23h? 4) la viande sera-t-elle juteuse ou archi sèche?, les XXI étapes en cuisine se sont bien déroulées.

À table! Tels de fiers parents, nous apprêtons fiston pour les séances photo. Awww! Oooooh! Wow! Awww! Quel beau gibier! Pis sa viande – blanche ou brune – si juteuse! Surprenant même sans thermomètre. Clairement Lachance du débutant!

Et en prime, une collègue avait préparé une délicieuse tarte à la citrouille pour dessert – mon craving était donc ravi et mon FOMO rassuré.

Nous sommes si fiers de notre première dinde!! Un ami nigérian m’a même récemment demandé à quand la prochaine dinde?! Pleins de gratitude et de gravy motonné (ben quoi tout ne pouvait pas être parfait!). Des saveurs automnales dans notre nouvelle maison à Abuja. Entourés de nouveaux amis et collègues.

Depuis ce temps, je continue avec mes envies de citrouilles, et j’ai déjà reçu mes cannes de purée commandées en ligne, et mon mélange de pumpkin spice, gracieuseté du Chef du Château Frontenac!!

Ce dindegate était sans aucun doute le highlight de mon mois d’octobre à Abuja! Ça, pis une petite escapade à Rome pour le boulot, qui se résume facilement en trois mots: Spritz, Prosciutto & Advocacy!

Revenez ici bientôt pour la chronique relatant mes aventures de novembre!

Ciao Ciao

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